Les news du 02/06/19

Le Frenchman

Félicitations à nos deux finishers de l’Ironman de Hourtin : Silvère Poette en 10h58 et Julien Jalabert 12h36. Ce dernier réalisait par ailleurs son baptême du feu sur la distance XXL. Une épreuve rendue difficile par une météo caniculaire. Une pensée pour Kévin Zanotti et Emeric Berger contraint à l’abandon. CR à suivre prochainement !

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Le CR de Julien :  » J’ai toujours fonctionné par défis, comme mu par une soif d’appréhender mes limites mentales et physiques, ainsi finir un triathlon XXL, un fameux « ironman » était dans mon imaginaire l’une des cases logiques qu’il me restait à cocher. Comme je rends 20kgs au triathlète médian, j’ai exclu immédiatement les triathlons XXL aux profils montagnards ou même vallonnés. Il me restait donc le choix entre le Frenchman, Graveline, Tours ou le Corsaire de St Malo, mon tropisme gascon me fit opter le Médoc. Pour ma première vraie année du triathlon plusieurs compagnons de route du club de triathlon d’Andresy jugeaient cela pour le moins couillu mais quelque peu imprudent, voir pour d’autres assez prétentieux et pour certains même, carrément irresponsable. Ces derniers me conseillant même de ne pas me rendre au départ d’un ironman avant cinq ans d’entrainements acharnés. DeS méchantes fringales en mars lors de deux sorties vélo de 130km dans le Vexin avec le sympathique groupe qui prépare l’ironman de Nice, confirmèrent leurs doutes à mon propos. Et quand j’eus le malheur de leur dire que je ferai plusieurs triathlons S et M en mars et avril et que je comptais finir par 5 triathlons en 20 jours faisant précéder le Frenchman de deux duos Sprint le samedi et long le dimanche les deux semaines avant, ils me classèrent définitivement comme un fou qui allait à l’abattoir. Au vu des entrainements de dingues que mes compagnons de souffrance s’infligeaient, je fus prit d’un léger doute, Strava c’est vraiment l’œil de Moscou, on sait tout sur tout ! Ceux qui préparent un ironman faisaient deux fois plus kilométrage au compteur à minima. En fait, venant du rugby, je n’avais aucun repère dans ce sport il me fallait donc impérativement des repères sur le « triple effort » et emmagasiner rapidement de l’expérience avant le Frenchman qui était assez tôt dans la saison. J’avais quelque confiance dans mes aptitudes mentales et physiologiques aux efforts d’extrême endurance qu’il m’avait été donnés de faire sans aucune préparation adaptée spécifique autre que mes entrainements rugbystiques, (UTMB, GRP, Valence-Gap de VTT, Tor des Géants, 24h de VTT, Raids de tous formats dont des 3 jours non stop), mais c’était il y a quelques années déjà. Et le triptyque blessures nombreuses, âge et poids m’avait rattrapé et enrobé, mon changement de discipline m’offrait l’occasion de repartir à zéro dans une nouvelle ambiance et une nouvelle philosophie, où un triathlon XXL m’apparaissait à la fois comme la clé de voute et la pierre baptismale sur laquelle je pourrai faire mon deuil du rugby avec succès. Mais bon à chaque fois je revenais à la réalité rassurante, les organisateurs offraient 17h de martyr aux participants pour espérer franchir la ligne d’arrivée. Sauf chute très grave en vélo je ne voyais pas comment il m’était impossible d’au moins finir la course. Sans objectif ni chronométrique ni de classement, je partais sans pression avec l’unique ambition de finir, et finir sans avoir de regret c’est-à-dire dans le dur. Le tout est de gérer le dur pour ne pas exploser avant la fin. J’avais loué un petit chalet perdu dans la pinède sur l’autre rive du lac vers Carcans deux jours avant histoire de ne pas avoir le voyage dans les jambes. La veille il faisait déjà chaud, la météo s’annonce caniculaire, c’est en Gironde où est attendue la pointe de chaleur, les informations régionales précisent même que la météo la plus estivale est prévue sur les plages du Médoc. Outre le fait qu’il risque d’y avoir des flots de voitures de Bordelais se rendant à la plage, je mesure que le Frenchman risque de devenir le rotissoirman et de devenir bien plus éprouvant qu’avec une météo de saison.Je dors assez mal, je me lève à 4H45, je bois ma poudre isotonique, mon jus de raisin anti oxydant, j’avale mon riz au lait entier de la ferme avec raisins secs, j’enfile ma tri fonction et c’est parti pour me rendre à Hourtin, pour déposer les sacs de transitions et le vélo.Dans une ambiance rendue quasi religieuse par la somme des tensions véhiculées par chaque triathlète, je m’insère dans la file pour monter vers 6h15 dans les bus affrétés par l’organisation. La longue cohorte de ceux-ci s’ébranle pour se rendre sur l’autre rive du lac au niveau une minuscule jolie plage ombragée de pins, perdue au nord à l’extrémité d’une route sans issue. Le hasard me fait m’assoir à coté de Pascal un toulousain d’une cinquantaine d’année, blond, calme, à la peau tannée par les heures d’entrainement sur le vélo. Il me dit en être à son troisième frenchman, un habitué, l’année dernière il a fait l’altiman, rien que le nom déjà entendu au détour des conversations des cracs du clubs d’Andresy me fait frémir, c’est un triathlon L mais avec plus de dénivelé que celui d’Embrun et avec un départ dans un lac de barrage donc à l’eau très fraiche. En dépit de son palmarès et de la sérénité qui émane de lui, il me dit n’avoir pour but que d’arriver. J’aurai la joie de le revoir sur internet dans les vidéos, il sera le dernier arrivant du Frenchman. (Voir la vidéo génial sur leur site facebook , où le premier, le dernier et l’organisateur font la course ). Sur la plage je croise Kevin, dont j’ignorais la participation, c’est lui qui me repère lors de l’échauffement natation, nous nous souhaitons bonne chance par une accolade. J’apprendrais par la suite que deux autres triathlètes d’Andresy, que je ne connais pas, étaient sur la course avec d’énormes objectifs chronométriques.Nico du TCA m’avait prévenu que l’organisateur était un phénomène, le Frenchman vaut le détour rien que pour lui, mais au moment du départ la tension est palpable parmi les coureurs et son numéro me passe un peu dessus comme les musiques rock qui mettent dans l’ambiance.Le soleil se lève dans la direction où nous nagerons, la légère brume qui semblait couver le lac à notre arrivée s’est maintenant totalement dissipée. D’énormes balises gonflables jaunes équidistantes de 200m nous indiquent notre chemin vers cette traversée tel un cordon ombilical vers notre salut. Comme Kevin je fais le choix de partir plus à gauche de la plage à l’opposé de l’animation de l’organisation en laissant le peloton, ce qui me semble avoir le double avantage de prendre plus à la corde et d’éviter la bagarre du gros de la nasse. Ayant reçu un coup de talon la semaine dernière à Vendôme, qui m’avait cassé mes lunettes Zoggs flambants neuves, je fais la course avec ma petite paire de suédoises, qui seront parfaites hormis l’absence d’écran solaire et de polarisation. Comme nous nageons dans la direction du lever du soleil, les derniers hectomètres dans le port seront rendus mal aisés car j’étais totalement ébloui à chaque tentative d’azimutage sur le plan d’eau. Les favoris semblent avoir eu la même stratégie de départ que moi, car je me fais doubler par des torpilles pendant les premiers 400 mètres, dans la cohue un concurrent m’arrache même mon transpondeur de la cheville. Je perds 30 secondes à le remettre. Je ne me mets pas dans le dur je sais que cela va être long, il faut que je pose ma nage et laissant reposer mes jambes. Après la sixième bouée ; soit 1200m je commence timidement à reprendre quelques nageurs. Après la huitième balise j’arrête de les compter et la buée dans mes lunettes ne me permet pas de voir la distance parcourue au large ou sur ma montre, mais je peux remémorer les conseils de « maitre Polo » : ‘’Julien ne nage pas en force, va chercher loin devant toi.’’ Je me sens bien, je ne suis pas dans le rouge, les nageurs sont maintenant bien espacés, les balises jaunes défilent sans accroc jusqu’aux balises rouges qui indiquent le début de l’entrée dans la marina. D’un seul coup l’atmosphère change du tout au tout, passant pour moi de la quiétude de la traversée assez métronomique à une trépidante effervescence. Le chenal étant plus étroit la bagarre reprend, les autres triathlètes accélèrent je fais donc de même. L’eau limpide et le sol sablonneux laisse la place à un fond boueux et noir, les encouragements des spectateurs nombreux massés sur les rives du port dans l’espoir d’apercevoir ou de reconnaitre tel ou tel nageur rajoute encore au brusque changement. D’autant qu’il reste 800mètres et que le soleil dans les yeux complique quelque peu la prise de décision pour la direction. Je sors de l’eau frais, en 1h14 soit presque 3900m donc 1min55 au 100m à ma montre, plutôt content de ma nage ; car je ne suis pas du tout fatigué. Je pensais faire entre 1h08 et 1h25 suivant les zizags. En fait après course j’apprendrais que je n’ai fait que le 314e temps en natation, les mecs nageaient vite quand même !La sortie de l’eau se fait directement dans un immense chapiteau, où il faut aller prendre ses affaires de transition, une gentille mamie anglaise bénévole m’aide à sortir puis rentrer mes affaires. Grace à elle je fais une transition plutôt très rapide de deux minutes. Je commets seulement un oubli douloureux, celui de ne pas me napper de crème solaire.Je cours 50mètres jusqu’à mon vélo, un TREK Speed avec des roues Fulcrum de 80mm et un développement de 54 avec une cassette de 11×23. Le vélo parfaitement adapté pour ce type d’effort même si je n’ai pas encore trouvé une selle adaptée à mon poids et à ma morphologie ni fait les réglages inhérents aux conclusions d’une étude posturale. J’entends les encouragements de mon épouse lorsque je prends mon vélo, je suis confiant elle le sent dans mon regard et me renvoie cela dans le sien.Le parcours vélo mesure 180km avec de très longues lignes droites dans la pinède avec quelques traversées de villages et des stations balnéaires connues, comme celle de Lacanau pour le surf en fin de parcours ou Montalivet pour les naturistes d’outre Rhin…La température est encore clémente, le vent est nul, j’ai la niaque, je me contiens pour ne pas rouler trop vite, l’allure s’emballe facilement à 37-38km/h, je pense aux paroles de Jean-Louis qui me rappelait l’importance de la gestion sur un effort comme celui-là. C’est assez grisant de doubler tant de coureurs sur les premiers 30km tout en étant vraiment en dedans. Cela contraste avec mes deux triathlons « demi-ironman », il y a deux semaines sur le Survivorne (1400 mètres de dénivelé pour 85km) où j’avais souffert dans les côtes, et la semaine dernière sur Vendôme (97km) j’étais vraiment en allure cool pour ne pas me cramer pour le Frenchman six jours plus tard, donc il y avait pas mal de coureurs qui m’avaient doublé. Là, sur un terrain que j’affectionne c’est l’inverse je ne boude pas mon plaisir, je fais une partie du début de course avec un breton sympa du club de Lanion (ils sont venus en nombre de ce club) se prénommant David, qui roule avec des roues de 120mm, il me donne même des conseils de placement. Nous nous doublerons réciproquement jusqu’au 55e km où je le laisserai filer, mon ravitaillement étant plus long. Objectivement c’est tout de même un sacré avantage d’avoir un vélo de chrono sur ce type de parcours, ceux qui me doublent ont presque tous intégralement des vélos de ce type avec parfois des roues lenticulaires, alors que ceux que je double sont presque toujours en vélo classique avec prolongateur. Vers le 25e km je rattrape Kevin, je pensais qu’il serait bien devant suite à ses performances notables à Vendôme (40e du Sprint le samedi et vainqueur du classement club et en bonne place au général du M le lendemain), nous nous encourageons, cela me fait plaisir de croiser une tête connue. Je crois comprendre qu’il me dit de ralentir un peu pour tenir la distance, effectivement il revient sur moi au 35e km puis je repasse devant sans le revoir de la course. Je resterai persuadé durant toute la course qu’il m’avait redoublé sans que je le voie.Après le 45e km qui marque notre avancée maximale au nord non loin de la pointe de Grave où se jette la Gironde, nous obliquons vers l’océan puis vers le sud pour revenir sur Hourtin. Le vent se lève alors sans être fort, il est usant et de trois quarts de face sur ce bord de mer depuis la redescente sur Hourtin, alors qu’il n’y avait pas de vent dans le dos au début ! La température monte progressivement mais c’est tout à fait raisonnable. Pour passer le temps, je dépose mon cerveau et m’échappe dans des calculs mentaux de % de parcours déjà parcouru qui n’ont d’autre but que de me faire oublier la monotonie de l’effort. Car au bout de 60km il n’y a plus beaucoup de coureurs qui me doublent ou que je double. Soudainement un abruti me fait sortir de ma torpeur, je double un mec en Cervelo de Chrono pour ne pas me prendre une pénalité je décide pour une fois de prendre un peu plus large pour le dépasser car j’entends un bruit de moteur qui me fait penser à celui des motos arbitrales. En fait c’était un gars mal dégrossi avec sa Golf qui double et désagréablement surpris par l’écart que je venais de faire, il se permet de ralentir et de m’insulter à travers sa fenêtre fumée ouverte pour l’occasion. Je me dis que des coups de chaines à vélo se perdent parfois, et puis je n’y prête plus attention, jusqu’au village suivant où bloqué par les baliseurs je reviens à hauteur de ce navrant personnage que je double par la gauche, au même moment il bifurque sans clignotant sur la gauche pour s’engager dans une voie forestière ! je pile passant de 35km/h à 5 en l’espace de 2 mètres laissant pas mal de caoutchouc de pneus et quelques octaves que je lui adresse. Pris par l’instantanéité de la chose et l’éminence du choc je n’ai pas eu temps de penser à déchausser. Je passe à quelques centimètres d’une collision qui eut pu mettre un terme à mon aventure en faisant en dérapage de la roue arrière que je serais bien incapable de refaire. Remi de mes émotions j’arrive sans encombre et sous les vivats des locaux et des spectateurs suiveurs de coureurs à Hourtin, 90km la moitié a été faite. Un ravito solide perso est prévu pour ceux qui ont déposé un sac numéroté, n’ayant pas assisté aux consignes d’avant course la veille je n’ai pas pensé à le faire, mais je me gave de bananes fournies par l’organisation. Mon épouse me dit que j’ai repris 80 places. Je me sens bien et je suis confiant pour la suite, j’en ai gardé sous le pied en ralentissant ma moyenne. Le parcours fait alors une petite boucle de 25km vers l’Est dans les terres où je suis en phase de digestion, les bananes alliées à ma position couchée me tiraillent l’estomac. Rien de méchant mais déplaisant, car je suis contraint de changer de position en me relevant sur les cocottes avec le vent qui se réveille à ce moment-là, ma vitesse chute alors de 33 à 27km/h c’est mathématique ! Cette petite boucle nous fait revenir à Hourtin il reste 10 km pour Carcan, où je serais à plus de deux tiers du parcours. J’appréhende un peu la barre des 120kms c’est pour moi un peu comme la fameuse barre des 30kms sur marathon pour d’autres. Mais ici l’absence de dénivelé et d’à-coup, la motivation et l’alimentation font que ça passe sans problème. Là, je me dis que deux options s’offrent à moi, soit je lâche les chevaux pour le dernier tiers soit je gère car la température va encore monter et il reste accessoirement un marathon derrière. Je tergiverse jusqu’à Lacanaux au 133e km ; les trois quarts du parcours approchent, il me semble que la température dépasse les 30e degrés. Comme prévu, la météo attire la foule bordelaise sur les plages, et nous nous retrouvons dans la seule partie pas très sympa du parcours, avec des ronds-points obstrués par la circulation automobile. C’est un peu sport pour doubler surtout quand des voitures arrivent aussi en face. Une fois Lacanaux passé, constituant la pointe sud du parcours, le tracé repique plein nord pour revenir sur le lac d’Hourtin-Carcan dix kilomètres plus haut. Au 146e km nous faisons enfin le tour du lac par l’ouest pour faire la partie la plus belle et la plus éprouvante. Nous passons sur une large route transformée exclusivement en voie cyclable. Celle-ci serpente à travers les dunes parfois désolées parfois boisées, la totalité du dénivelé (725m annoncés par l’organisation mais je n’en aurai que deux fois moins à ma montre peut être dû à un problème barométrique occasionné par la canicule je ne sais pas) se trouve sur cette partie finale. Parfois des bandes de sables ont recouvert brièvement la chaussée comme pour apporter plus de piquant à la couse. Certainement pour accentuer l‘aspect théâtral de l’épopée, tel le dernier acte d’une pièce d’opéra tragique, les organisateurs ont fait le dernier ravito assez éloigné de l’arrivée, et beaucoup moins copieux justement au départ de cette fameuse voie cyclable, au moment le plus incandescent de la journée, il fait entre 33 et 34 degrés, je prends un gros coup de chaud sur cette partie finale. En dépit de ma moyenne qui flanche dangereusement, peu sont les coureurs à me doubler, jusqu’à la dernière dune avant de bifurquer vers Hourtin et de revenir sur la route, où un véritable peloton de 20 coureurs me dépose. Alors que les arbitres avaient été super présents au début de la course il n’y a aucun officiel à ce moment-là. Je n’ai plus croisé d’arbitres sur les deux dernières heures, et le relâchement au niveau de l’esprit de la règle, allié à la fatigue légitime qui se fait sentir explique certainement ce peloton. Mais c’est rageant tout de même ! Sur les dix derniers kilomètres plats qui contournent le lac par le nord pour revenir au départ, j’ai ce petit peloton en ligne de mire sans parvenir à revenir sur eux. Je me retrouve avec un étasunien que j’avais doublé au 100km, qui essaye aussi de revenir en vain. Je termine les 180km en 5H52, soit 30,5 km/h vers la 240e place. Je ne sais pas si j’aurai pu aller vite au final, certainement que les 4/5 km/h que j’aurai pu faire plus rapidement sur les 60 premiers km m’auraient fait exploser de 15 km/h en moins sur les 60 derniers je ne peux pas le savoir. Ce qui est certain c’est que le coup de chaud et de soif dans la partie dunaire m’a entamé et fait baisser ma moyenne.Lors de la transition je me vide deux bouteilles d’eau sur le corps, je me force à ne pas boire ni manger avec trop d’excès pour ne pas être en phase de grosse digestion, sachant que des ravitaillements très réguliers nous attendent à intervalle de 2km. Après des sorties en course à pieds qui suivaient mes sorties intensives à velo j’arrivais à tenir du 5min15 au kilo, là je table sur 6min car c’est tout de même un marathon mais c’est plat et roulant. Mes deux semi-marathons fait depuis deux semaines sur le Survivorne 255metres de D+ en trois boucles et Vendôme avec deux boucles dont un bon raidillon et un faux plat montant à faire deux fois , avec des portions en mode trail gentil, m’avaient rassuré sur cet objectif de 6min au kilo donc un marathon en 4h08. Dès les premiers 500 mètres de parcouru pourtant sous les acclamations d’une foule soutenue pour les amateurs que nous sommes (enfin peut être pas les premiers), je sais que je ne tiendrais pas cette allure. Je crois avoir attrapé une petite insolation, ma vue se trouble un peu, j’ai mal à la tête, j’ai une impression que mon sang boue et mon attaque de pieds est hésitante… Je décide donc de ne pas tenter le diable et de me mettre en mode survie, c’est-à-dire en marche rapide, la plus rapide possible en me servant des bras. Alors que j’étais absolument certain de pouvoir courir tout le long de la CAP me voilà contraint dès le début à la marche. Vers le 4e km je retrouve mon épouse, qui heureusement me prête sa casquette, à chaque ravitto je vide une bouteille sur la tête, je mange, je bois régulièrement ce qui est plus facile en mode marche. Sans surprise je me fais doubler par pas mal de concurrents qui eux, courent, sans savoir s’ils sont sur mon tour ou sont déjà aux second, troisième ou dernier tour de 10,650 km. Mon expérience des ultra trails et des raids longs me fait me souvenir que le mental possède des ressources insoupçonnées pour faire se mouvoir le corps, et qu’en général après une heure ou deux, les forces reviennent si l’on s’hydrate bien et que le corps ne rejette pas la nourriture. Effectivement, peu à peu je retrouve l’énergie pour courir à faible allure, plus des portions de marche pour m’alimenter après les ravitaillements. De nombreux riverains apitoyés sur nos sorts de spartiates se proposent de nous arroser, à cela s’ajoute les nombreux suiveurs de coureurs qui applaudissent et encouragent chaudement chacun des coureurs. Je ne sais pas si ma mine fait vraiment pitié à voir ou si c’est mon prénom en gros sur ma trifonction qui est plus lisible que le prénom inscrit sur les dossards des autres ou encore si c’est une vue de l’esprit, mais j’ai l’impression que je suis plus harangué par la foule. Cela fait chaud au cœur. Nous nous encourageons aussi entre coureurs, puisque le parcours fait des allers-retours, on croise souvent les mêmes. Et ainsi je croise David mon breton avec qui j’avais fait une partie de vélo au début. Il a 6 km d’avance sur moi. A la vitesse ultra basse de 7m30 au kilomètre je boucle mon marathon en 5H16 très loin de mes espoirs, en bien meilleure forme que je l’avais commencé, main dans main avec David le Breton que je reprends sur les deux derniers kilomètres. Quand j’avais commencé le marathon j’étais le seul à marcher, après un tour, la température écrase de fatigue les concurrents, ils étaient 10% à marcher, au troisième tour au moins un tiers de marcheurs, et au dernier au moins 50% alors que je retrottine doucettement. L’ambiance est ultra conviviale avec les autres concurrents, au 35e km je double un mec avec qui je parle et qui me dit être déçu il va mettre une heure et demie de plus que son temps d’Embrun l’année dernière alors qu’il était venu ici pour faire son meilleur chrono sur la distance. Visiblement la canicule a rendu épique cette édition, peu sont les coureurs à l’avoir supporté. D’ailleurs le vainqueur, Robin Mousseil, qui fait un temps stratosphérique, pour de telles conditions, de 8H10 met presque 28 minutes au second, et le top 10 est déjà à plus de 9H32, le top 30 en 10h. Les organisateurs l’expliquent par les conditions climatiques. Il est vrai que sur le dernier tour nombre de coureurs vomissaient sur le bord de chemin, j’apprendrais effectivement après course que le nombre d’abandons sera conséquent plus de 125 triathlètes sur le carreau soit presque 22% sur les 607 dossards attribués. Juste avant l’arrivée, je croise Kevin qui semble douché et heureux, ainsi je restais persuadé qu’il avait terminé depuis longtemps je n’ai pas eu la chance de le recroiser depuis.Bref je termine mon premier XXL en 12h32 heureux, 245e au général et 40e de ma catégorie, le classement et le temps étaient accessoires pour ma découverte de ce format de course. Je suis avec un bon mal de crane, mais sans être trop courbaturé et en forme pour le reste de ma saison. Par contre le corolaire de la canicule fut une sudation extrême entrainant des irritations jusqu’au sang aux zones de frottements et des coups de soleil aussi déplaisants que douloureux le soir venu. Heureux, épanoui sans fierté excessive puisque je suis un peu déçu, pas de mon temps, mais plus de mes mauvaises conditions de course à pieds. Le principal était de finir, de découvrir la distance, d’en garder des souvenirs mémorables que j’espère vous avoir fait partager et bien-sûr d’en baver un maximum, et je crois que la mission est remplie. Juste après le sas d’arrivée et du buffet je prendrais mieux la mesure de l’épreuve à travers le regard ému de mon épouse qui m’a soutenu et souffert avec moi durant les longues heures du marathon.Sinon que dire du buffet gargantuesque et varié, avec bière, canelés, chiffonnade, macaron, etc… Bref à refaire dans trois ou quatre ans, en espérant avec de meilleures conditions climatiques. L’année prochaine j’espère découvrir un autre XXL pourquoi pas le Toursman ou le Corsaire de Saint Malo avec des copains du club c’est quand même plus sympa pour la prépa et pour la motivation durant la course. Je tiens à remercier l’apport inestimable de mon épouse comme soutien moral, de Manu qui a accepté de me prendre en consultation le lundi avant la course et qui m’a intégralement ré-emboité d’équerre et des bons conseils, de la patiente et des bonnes ondes des copains du TCA, Jean-Louis, Polo pour la natation, Sandra, Christophe, Philippe, Babas et d’autres.Objectivement qui fait un L peut faire un XXL il faut juste serrer les dents et avoir confiance en soi. »

Bravo Julien !

Le championnat de France de triathlon

Un grand bravo à Manon Annequin qui se classe 93e en 44min08 de son premier championnat de France de triathlon. L’épreuve s’est déroulée ce dimanche 02 juin à Grignon, près d’Albertville, sur un format XS.

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Le triathlon des Mureaux

Félicitations à toutes nos équipes engagées ce dimanche 02 juin sur le triathlon par équipe des Mureaux. La meilleure performance revient à l’équipe composée de Sandrine Guerboid, Florence Charpy, Benjamin Berrigaud et Laurent Guerbois qui se classe 7e scratch en 2h52. Deux podiums au classement féminin, avec tout d’abord une victoire pour l’équipe composée de Justine Pinel, Claude Desmarets, Cathy Gillet et Laure Pinel en 3h17. Belle troisième place en 3h32 pour le relais composé de Lydie Fernandes, Jana Trousilova, Isabelle Ferret et Claire Mauro.

Le CR de Laure :  »Dimanche 02 juin, réveil à 6h30, rendez-vous à 7h45 à Verneuil avec la team Painkiller. L’endroit est sympa. La journée s’annonce belle.
Pourquoi j’y suis ? Claude Desmarets m’envoie un message le 21 mai ; elle cherche quelqu’un pour compléter son équipe, elle et Cathy Gillet. Pourquoi pas. La 4è est Justine. Je trouve très sympa l’idée de faire équipe avec ma fille.
Dire que j’avais dit à Jim que ce n’était pas fait pour moi, trop rapide. Mais Claude pensait ce relais comme un moment de partage et de plaisir. Et ce fut le cas. Cerise sur le gâteau : Bertrand nous a accompagnés. Il est resté tout le long pour nous encourager.
Le format est très motivant : chacun fait sa course individuellement – pour moi ça veut dire zéro pression de l’effet groupe – et chacun se donne à fond pour l’équipe. Passer en relais permet d’encourager les autres membres, et d’être encouragée à son tour. Et les autres membres des autres équipes du TCA le font aussi. C’est très stimulant.
Claude, Cathy et Justine ont été au top !! »

Le CR de Lydie :  »Une grande découverte pour nous ce week end.
Pour claire et moi ce fut un premier triathlon avec le TCA mais un vrai premier pour Isa et Jana.
Nous sommes arrivées à 7h30 pour un départ à 9h. Isa et Jana avaient besoin de voir à quoi ressemblait un parc à vélo, les chemins à emprunter vers les différentes épreuves. à quel moment devions nous passer le relai, où installer notre serviette, nos chaussures…. beaucoup d’interrogations avant un départ.

Pour l’ordre de passage, nous avions décidé de laisser la 3ème et 4ème places à Isa et Jana et la première place c’est joué à pile ou face. J’ai perdu.
Me concernant, la nage c’est bien passé, un début un peu rapide avec la foule mais j’ai su gérer car nous n’étions pas si nombreux que ça, 10mn les 400m.
Pour le vélo, j’ai gardé une vitesse moyenne de 30km/h.. j’avais les yeux rivés sur le compteur tout le long.. je ne devais pas descendre en dessous. J’ai pu passer qq info lors de la transition à mes équipière comme quoi qu’il y avait une montée au 2eme km et qu’une moyenne de 30 était faisable.
Pour la CAP, je n’avais plus de jus. Mais j’ai gardé en tête que claire m’attendait pour le relai. Je ne devais rien lâcher. Ce fut très dur mais j’ai tout donné.
Pendant la course, je me suis dit, mais pourquoi on s’inflige tout ça. Pourquoi se faire du mal… être triathlète c’est être un peu masochiste non ?

Claire part à son tour, son point fort reste la natation. Elle est sorti au bout de 8mn.. un vrai poisson. Je savais qu’on gagnerait du temps grâce à claire sur la natation.
Question vélo elle est restée sur cette moyenne de 30km/h. Elle a fait son max pour s’y tenir et elle l’a fait pour l’équipe
Pour la CAP, je suis allée la récupérer 900m avant l’arrivée car je voulais l’encourager. Ma venue lui a donner du Peps et elle n’a rien lâché, elle a même galoper et a fait le meilleure temps de nous 4. Une vraie battante.
Au tour d’isa de partir. Elle a décidé de garder sa combinaison car elle horreur des algues et des poissons. L’eau, ce n’est vraiment pas son truc. Finalement elle nous a fait un 400m en 11mn en mode brase. Elle s’est dit, plus vite je termine, moins j’aurai de chance de tomber sur un poisson. Pour le vélo, rien à redire, elle s’est débrouillé comme une chef, sauf lors de la transition ou elle a garé son vélo sur un autre emplacement, heureusement que nous étions toutes les 3 présente pour lui crier « tu t’es trompé d’emplacement » , et hop la voilà reparti pour la CAP.
Isa c’était notre point fort pour la CAP. On comptait sur elle pour remonter notre chrono à ce niveau-là.. Mais ce qui était son point fort et devenu son point faible. Elle n’avait plus de jus même pour faire 2km5. Elle n’y croyait pas, ne comprenait rien. Le moral au plus bas lors de cette épreuve. Pour moi, elle n’avait pas besoin qu’on vienne l’encourager car on savait que c’était son point fort. Mais voilà la dure loi du triathlon, l’enchainement des 3 épreuves. Quelque choses que nous n’avions jamais fait.. Ce fut très dure pour Isa d’encaisser ce temps.
Au tour de Jana pour partir à la nage.. elle n’attendait que ça depuis ce matin. Elle boulonnait, un départ comme une tornade.. mais voilà, elle était partie trop vite, beaucoup trop vite.. et elle était déjà fatiguée pour le vélo. Elle a commencé à s’essuyer ces petits orteils pour mettre ces chaussures de vélo et on lui a tous crié « laisse tombé tes orteils et fonce » et hop, elle nous a écouté et à décollé comme une fusée.
Retour du vélo, elle était cuite, et cette chaleur la complétement écrasée… il ne lui reste plus beaucoup de jus pour la CAP. Pendant cette course elle s’est dit que le triathlon n’était pas pour elle, que c’était trop difficile, que ce n’était pas un sport pour elle… elle n’y voyait plus clair.. les minutes passaient et on ne voyait toujours pas de Jana. on a donc décidé d’y aller toutes les trois, d’aller la récupérer car on sentait que quelque chose n’anormal se passait… Jana était vraiment cuite… à notre vue, elle a repris de l’énergie, et encore plus quand je lui ai dit qu’il y avait de la pastèque et du saucisson à l’arrivée… elle s’est mise à accélérer.. claire et moi n’arrivions même plus à la suivre.. je devais lui dire de ralentir.. sacré Jana…
Nous avons franchi cette ligne d’arrivée, toutes ensemble, main dans la main avec le même état d’esprit. Nous n’avons rien lâché et sommes allées jusqu’au bout..

Et cerise sur le gâteau, cette 3eme place… Finalement, avec du recul et réflexion, nous sommes toutes les 4 faites pour le triathlon. »

Bravo les filles 😊

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Half-ironman du Connecticut

Bonne nouvelle : notre Manu Randon national est FINISHER du triathlon du Connecticut. Sur un format proche du L (850m natation / 90km velo et 21km à pied) , il réalise un joli chrono de 4h55 tout en se classant 269e sur 2600 participants. Bravo Manu 🤩 Une pensée pour notre ancien membre, Igor Iwanski qui réalise un beau chrono également de 5h07 !

Le CR de Manu : »Mon premier labellisé et loin de paris, what else. Cimer au poto de m avoir proposé cela. Près de 2600 au départ, je finis 269eme mais 43 de ma catégorie.
Réveil 3h30 le dimanche ça pique, Mais bon il fallait quitter l hôtel à 4h30 qui est a 30min du depart.
Natation : Départ retardé de 40min pour cause de brouillard, mais malheureusement pour moi, mais tant mieux pour les autres ils ont du réduire la nat à 850m, que je fais en 1.33 de moy et sort en même tps que le poto que je bouff direct en T1, quel orgasme.
Velo : je n avais pas pris le mien, du coup il m en a prêté un, ce qui n est pas idéal pour envoyer du pâté. Un parcours de 1400 de dénivelé que je fais seulement en 31.5 de moyenne, je voulais pas forcer car je l avais promis à mon maître vénéré, qui se reconnaîtra. Je croise igor lors d un demi tour, au 50eme km je lui avais déjà mis 3km dans sa gueule 🤣🤣
CAP : mieux que d habitude, 21bornes en 1h52 mais le jour au j apprendrai à courir, je prendrai enfin du plaisir, car les 300m de dénivelé ça casse les couilles.
Je finis le TRIATHLON en 4h55, 12 min de mieux que le poto et la satisfaction du devoir accompli.
Bon j irai pas à Nice avec gwen car j ai pas le niveau mais sub 5h le grand kiff. Mais bon jaime tjrs pas le long 🤣
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Raid Tous Therain’s

Un petit coucou de deux anciens membres du club, Emilie Tremblay et Jérôme Ethuin qui étaient ce week-end sur le raid Tous Therain’s à Cyr les Mello.

Le CR d’Emilie  » Petit clin d’oeil TCA (même si tous les 2 on est plus au TCA, on a porté les couleurs de notre club de coeur ce dimanche) . Raid Tous Therain’s à Cyr les Mello (Oise): 7km Run and bike, 30km VTT, Escalade, tir à l’arc, 10km canon et 12km de Trail. On finit 1ere équipe mixte et 4e au scratch »

Un grand bravo à tous 😊