Il y a quelques années autour d’un repas de famille, nous nous sommes dit, mon frère, mon beauf, Mickaël et moi : « En 2020, on fait un Ironman ».
Début 2019, nous cherchons quel IM, nous allons faire. En fonction des exigences de chacun, c’était compliqué : label Ironman pour le frangin, pas de natation en mer pour moi, ni Vichy car l’eau est toujours au-dessus de 24°C donc pas de combinaison autorisée, parcours vélo plat pour Mike.
Du coup, on part pour Hambourg, malheureusement le week-end là, la cousine se marie. Nous partons sur Roth malheureusement plus de place…il reste Thun en Suisses prévu le 12 juillet 2020, une 1ere car il se faisait à Zurich depuis 23 ans. Le problème, le parcours vélo n’est pas plat 2200m de D+. Pauvre Mike, lui qui est un grand grimpeur.
On valide quand même, fin juillet 2019, nous serons donc inscrits pour notre 1er Ironman, mon frère et moi, pour Mike se sera son 3ème. En ce qui concerne le beauf, ben il s’est désisté, il a eu peur. Dans la foulée, nous avons réservé le logement et un week-end en mai 2020 pour la reco, sans oublier le stage à Grimaud. Pour mon 1er IM, je voulais aussi me trouver un coach. Je me suis toujours préparée seule mais là, c’était un trop gros challenge. J’ai donc demandé à Coach Polo s’il faisait ce genre de coaching un samedi matin pendant l’entrainement course à pied. Il m’a bien sur répondu positivement et je n’ai pas hésité une seconde. Tout était donc OK.
Le 1er janvier 2020, l’entraînement commence, je pars pour 6 mois de prépa. Mais comme tout le monde le sait, la covid s’est installée, début mai nous avons appris que l’Ironman était annulé et reporté au 11 juillet 2021. On s’en doutait mais ce fut une grosse déception, 4 mois de préparation très particulière pour rien. Certains me diront que je n’ai pas fait ça pour rien, que le corps s’en rappellera.
Du coup, changement de programme, on réorganise tout et on se fait la même en 2021.
Stage Grimaud en avril, reco à Thun en mai.
Et c’est reparti, le 1er janvier 2021, je recommence la prépa avec toujours mon coach Polo.
Prépa difficile, il faut se remotiver, et il est encore là, merci le covid, pas de natation les 3 premiers mois, une contrainte vélo autour des 10kms, pas de stage Grimaud. Bref on fait avec !
En mai, j’aurais ma 1ère blessure avec une douleur aux 2 mollets. Repos pendant quelques jours et ça passera très vite. Ce sera aussi bénéfique car je commençais à fatiguer.
On apprendra aussi que l’Ironman est encore repoussé au 5 septembre, weekend de la rentrée…super. Du coup, nouvelle réorganisation encore une fois….il y en a marre. On garde le mois de juillet pour la reco et on transfère la location de la reco en mai pour le 5 septembre 2021. Les mois de mai et de juin seront un peu plus light niveau prépa.
En juillet, Mike, mon frère et moi partons à Thun pour une reconnaissance des parcours. Le coin est magnifique, le soleil est au rendez-vous, on passe un super weekend à faire du sport, à manger et à picoler.
En ce qui concerne les parcours, le vélo est assez exigeant mais ça passe bien. Nous ne ferons pas le parcours cap en entier car des portions sont fermées dû à la plage privée. Pour la natation dans le lac de Thun, ma tête va reprendre le dessus et j’aurais tellement peur qu’au bout de 20min je sortirais de l’eau. Ce point négatif me suivra jusqu’au jour J.
Le mois d’août sera vraiment terrible. Après une sortie le jeudi 29 juillet de 120kms avec Vévé au Etangs de Hollande, une douleur au genou est venue s’installer au 50eme kms. Les 70 restants on étaient compliqués, j’ai vraiment pris sur moi. Impossible d’enchaîner après. Et pour clôturer le tout, je me bloque le dos le lendemain. Bon le corps n’en peut plus, il est fatigué….voyant que ça ne passe pas Docteur le lundi. Verdict cruralgie et tendinite du genou. Arrêt total pendant plus d’une semaine et anti-inflammatoire. Les vacances arrivent enfin, les vélos, les runnings et la combi font partis du voyage. Je tente une heure de vélo souple en vélocité sur petit plateau le 8 aout, non concluant le genou me fait mal. Le mal de dos étant passé, ne pouvant ni courir ni faire du vélo je vais donc devenir une sirène. Je n’aurais jamais autant nagé. Je referais plusieurs tests vélo mais pas très concluant. Concernant la cap, j’ai pu reprendre en douceur, le genou était OK. G du quand même passer par des séances de mésothérapie que le frangin m’a conseillée pour faire passer cette tendinite du genou. Le mois d’août aurait dû être le mois avec les dernières sorties longues que ce soit en cap ou en vélo. C’est dur quand tu vois partir ton homme faire ses sorties longues et que toi tu restes à la maison. Je voyais aussi mon frère faire ses sorties longues sur strava. Ça en fout un coup. Les séances de mésothérapie ont l’air de fonctionner, je prendrais donc le départ même si a aucun moment j’ai pensé a bâcher, ce sera plus dur, je le sais. Je n’ai fait que de la vélocité, j’ai perdu de la force dans la jambe gauche. Certains me diront si tu as mal, tu abandonnes. Oui oui….mais vous ne connaissez pas Carynette!!! Après ils ont raison, je ne joue pas ma vie, je le fais pour moi et il vaut mieux abandonner et m’être 1 mois à s’en remettre que d’aller au bout et de mettre 6 mois. Ça laisse quand même à réfléchir. La dernière semaine avant l’Ironman sera pleine de doutes, et d’incertitude.
J-2 ceux qui me suivent sur insta comprendrons. Départ à 10h30 d’Eragny, pour une arrivée à Interlaken à 17h30. Mon frère, Mike et moi arrivons au camping avec un soleil magnifique, on a l’impression d’être en vacances. Pour délier les jambes, une fois toutes les affaires déchargées, on va faire le tour du camping. On est bien là.
J-1 Petite séance vélo le matin pour tester le matos, si les vitesses passent bien puis direction Thun, pour récupérer les dossards.
On arrive donc sur les lieux, on essaie de se repérer, c pas facile tout est en suisses ou en anglais. On voit le parc à vélo situé dans un stade, l’arrivée de la natation qui passe dans le port le long des bateaux, puis on passe le village où l’on voit l’arrivée. Enfin, nous arrivons sous une tente ou l’on nous demande notre pass sanitaire et pièce d’identité, a cette issue nous aurons notre 1er bracelet, un bracelet jaune. Avec ce bracelet, nous avons accès au village et à toutes les structures. Direction le gymnase, à l’extérieur des triathlètes sont en train de préparer leur vélo, beaucoup de CLM, Mike et Seb hallucinent. On rentre dans le bâtiment et là on nous fait passer par la boutique…non non. La priorité ce sont les dossards…on ira après. On y arrive enfin, on récupère nos dossards chacun de son côté, et nous voici avec un 2eme bracelet avec un QR code et nos jolis sacs….pas top cette année on dirait plutôt une glacière à dos mais bon ça reste le sac Ironman.
On se rejoint, on se prend en photo et on regarde nos numéros de dossards 915, 916, 917….incroyable on est tous les 3 à côté, c’est trop top. Maintenant direction la boutique, trop de chose, on a envie de tout acheter mais ça reste un sacré budget. On repartira tous les 3 avec une casquette et un t-shirt avec nos noms dessus, et pour moi une thermos IRONMAN pour boire mon petit thé au boulot. On est content, on a le temps maintenant de se balader un peu dans le village, on voit la finish line de prêt, on se dit demain on y passera. On repasse devant la sortie de la nat, du parc à vélo et on essaie d’aller voir le départ de la nat mais ce n’est pas possible car c’est dans la plage privée, surprise demain. On rentre à Interlaken, faut manger, préparer nos sacs et aller déposer nos vélos. Préparer les sacs est assez compliqué, on nous annonce une eau à 16,6°C, on a peur d’avoir froid en vélo….qu’est que l’on prend…
A 16h00, nous voilà en route pour le parc à vélo, avec nos vélos, nos sacs.
Sur le chemin, on rencontre nos collègues du TCA, Nico J, Thierry G, et Toufik. Ils ont déjà tout déposé. Nous voilà à l’entrée du parc à vélo, j’entends mon prénom, c’est Delphine la femme de Nico C…trop contente de la voir, ce sera notre supportrice du jour J. Elle me dit que Nico est dans le parc a vélo. On se retrouve tous après. On arrive dans le parc, on cherche notre numéro….et là, déception, le 917 mon numéro est le 1er numéro de la rangée M et les garçons sont sur la rangée L complètement à l’opposé. Tant pis !!! On installe nos sacs et nos vélos. On retrouve Nico dans le parc à vélo. Tout est nickel, l’avantage avec les règles sanitaires c’est que si on a oublié de mettre qqch dans nos sacs on peut les mettre le lendemain. Les sacs sont sous nos vélos et non accroché au niveau des tentes, d’ailleurs il n’y a pas de tente juste des petits emplacements ouverts où l’on peut se changer. On sort du parc, on retrouve Delphine et nous allons nous boire une petite bière dans le village. On refait le monde, on parle de notre prépa, de l’organisation, on passe un très bon moment avant course. Il est temps de repartir après un méga orage, il faut manger, repérer le parking voiture pour le lendemain et dodo de bonne heure car le levé se fera à 4h00 du matin.
Jour J :
Le réveil sonne à 4h00 du matin. On se lève, on est tous bien décidé, pas trop de stress. On y est. On prend notre petit dej. On prend notre sac de natation que l’on avait préparé la vieille. A 5h00, on prend la voiture direction le parking voiture, on est à 30min de Thun. On arrive au parking, Mike se gare et direction la navette qui nous amène au parc à vélo. Bon ça se précise, on a le temps, il n’est même pas 6h00, le départ est à 6h50. On fait un tour dans le parc, on regarde les vélos des Pro et des autres d’ailleurs, il y a du matos et une majorité de CLM. Puis, on part chacun à son vélo. Je vérifie mes pneus s’ils sont bien gonflés, je mets mes gourdes, mon compteur. Le vélo est trempé suite à l’orage de la veille mais tout ce qui est dans les sacs n’ont pas pris l’eau. Je retourne voir mes hommes qui finissent aussi d’installer leur matos. Je mange ma banane 1h avant le départ. On retrouve Nico dans le parc et Delphine qui nous regarde de l’extérieur. Je regarde si nos 3 collègues du club sont arrivés et je vais leur dire bonjour. Avec Toufik, on ira porter notre ravito perso bike dans les caisses mis à dispo. Revenue au parc, je commence à m’habiller à mettre ma combi, je mets toutes mes affaires dans le sac blanc que je récupérerais le soir. Une fois prête je retourne voir mes hommes, ils sont prêts aussi, on sort du parc et mettons nos sacs dans les bacs mis à disposition par numéro. Direction la plage, qui était interdite d’accès hier, aujourd’hui avec nos bracelets nous passons. On retrouve Delphine et nous faisons la connaissance des parents de Nico. Delphine nous fera une magnifique photo avec les montagnes derrière. Ce n’est pas tout ça, mais faut y aller, l’heure tourne. On arrive devant les sas de natation, on se mettra dans celui de 80-90<. Avant on va tester l’eau et mouillé les lunettes…en fait j’irais faire surtout pipi. Il est 6h50, les pro partent. On retourne dans notre sas et on avance au fur et à mesure. On arrive devant la ligne de départ natation, il y 6 couloirs et on nous fait partir toutes les 5s je pense. Sébastien est 2 places devant moi, il part. Mike prendra la décision de rester avec moi pour la natation pour que je sois rassurée, que je n’ai pas de coup de flippe dans l’eau comme à la reco. Je suis devant le mec qui me barre le chemin…le bip retenti, il lève les bras, et go c’est partie.

NATATION : je rentre dans l’eau, on a pied…je regarde où est Mike. Et là un trou, plus pied je flotte, je me mets à nager. Je vois le fond et le verrai pendant un long moment. Je ne regarde pas les bouées je me repère grâce à mon homme, il y a qd même un peu de monde, je me fais bousculer, il y a un peu de remous, je prends sur moi. Après un bon moment, je suis à l’aise, je suis Mike, je vois les bouées jaunes passées et là arrive une énorme bouée orange. Déjà le demi-tour, l’allée est passée trop vite. Au retour, je vois le soleil se lever derrière les montagnes, c’est magnifique. Ça éblouit aussi. Je suis toujours mon homme, les bouées défiles. On arrive sur une grosse bouée orange, c’est le virage pour retourner au port..mais jusqu’au port il y a du chemin, cette partie fut très longue avec du courant qui me pousse sur le côté droit, obliger de forcer un peu pour ne pas me faire entraîner. J’arrive enfin au port, il reste la dernière ligne droite entre les bateaux, je vois l’arche de l’arrivée natation. Dans ma tête ça y est la natation est fini je me sens super bien. Je sors de l’eau un peu saoule, des bénévoles m’aident et mon homme aussi. On se retrouve à courir tous les 2 direction le parc à vélo. On passe devant la famille Chanteloup qui nous encourage. Je dis à mon homme que je suis contente et regarde ma montre un petit 3000m. Ben comment ça se fait. Mike est étonné aussi car sa montre indique pareil., bizarre. Il me dit tu as super bien nagé, je suis fier de toi, c’était propre, quand je me retournais tu étais toujours là. On arrive au parc a vélo, et arrive à la place de Mick. On se fait un petit bisou, on s’encourage bon vélo et je pars à l’autre bout pour me changer. Je prendrais mon temps pour me changer, j’ai pris ma serviette, je m’essuie…le plus dur c’est les chaussettes à mettre. Je vois mon homme arriver, il est plus rapide que moi on se refait un bisou et on se dit à ce soir. Je suis prête je prends un gel, une gorgée de Jaja, je descends mon vélo et je cours vers la sortie, le speaker cri mon nom. J’arrive à la ligne de montée. Et c partie pour la partie vélo.

VELO:
Je monte sur mon vélo et c’est parti pour 180kms, le début est une grande ligne droite, je passe devant la famille Chanteloup. J’ai un peu froid …arrive bientôt la 1ere petit montée je vais vite me réchauffer. Je me fais doubler par Thierry qui est frigorifié. La petite montée arrive puis le 1er ravito, j’ai tous ce qu’il faut pour le 1er tour. Je me fais doubler, je double quelque personne, tout va bien, le genou va bien, le soleil est là et je me rappelle certaine portion faite avec Mike et mon frère lors de la reco. C’est top. Cela ne va pas durer longtemps au 36éme km, j’ai un coup de mou. Je m’hydrate tous les 5kms voir plus et je mange au bout d’une heure puis toutes les 30min. Ça va passer !!!!
Une envie de faire pipi arrive aussi, j’ai le ventre gonflé, le faut plat montant n’en termine pas ça fait que de monter….je ne me rappelle pas que ça montait comme ça, c’est pas possible , on n’a pas fait le même parcours lors de la reco et la 1ere cote n’est pas encore là. Allez courage !
Enfin arrive, la 1ere cote d’environs 5kms à 7 /8%, ça passe. En haut je m’arrête au ravito pour faire pipi, je n’arrive pas à poser mon vélo contre le bac à fleurs, c’est un gentil monsieur qui viendra m’aider. Enfin je sors des toilettes, ça fait trop du bien…un soulagement. C’est repartie je me sens un peu mieux mais toujours rien dans le sac… je suis dans les temps. Arrive la 2eme montée, je me fais doubler par le 1er pro au 56kms, une fusée le mec. Puis une superbe descente où je battrais mon record de vitesse 65kms. Et pour finir le 1er tour, je m’arrête au dernier ravito où je récupère mon sandwich personnel. Je le mangerai tranquille, ça fait bien de manger du salé même s’il est chaud et que le fromage à fondu. Je repars direction le centre de Thune ou l’on fait demi-tour devant le parc à vélo. Je passe devant Delphine et les parents de Nico, ça fait plaisir de les voir. Des athlètes sont déjà en train de courir alors que je vais seulement commencer mon 2eme tour de vélo. Allez courage, il fait toujours beau, voir même très chaud, je remarque qu’il n’y a pas grand monde derrière moi mais je me dis je suis dans mes temps, ça va le faire. Je tchèque un peu la bête, pas mal au genou, pas mal au dos, pas mal à la nuque…un peu le cul. On y croit. Je me dis je vais refaire la même que le 1er tour, m’arrêter au ravito du 48kms pour dégourdir les jambes puis au dernier où je mangerais mon dernier sandwich. Ça ne va pas du tout se passer comme ça, dans la 1ère montée du 45 -ème kms, je vais me faire rattraper par le dernier et je vais me récupérer la moto balais. Je suis dégoutée, super déçue, j’ai un gros coup au moral, je pleure sur le vélo, un gros doute s’installe. La fin sera très très dure. J’ai du mal à avancer, comme dirais quelqu’un je suis a 12 à heure. J’ai mal au cul, je commence à avoir mal au pied. La moto balai me suit à une distance raisonnable pour ne pas me déranger et dès que ça monte, il est obligé de s’arrêté tellement je suis à l’arrêt. Du coup, j’avais grave la pression… je ne me suis ni arrêté au ravito des 48kms, ni manger mon sandwich. Je me mettais souvent en danseuse pour dégourdir les jambes, les pieds et le cul. La seule chose qui est top lorsque l’on a la moto balai au cul, c’est que les supporters tout au long de la route t’encourage encore plus. J’aurais entendu toute la journée « pop, pop, pop » « aya, aya, aya ». Ça m’a bien fait montée les larmes plus d’une fois. Arrivé à 3kms de l’arrivée, je vois les motards en gilet jaunes sur le coté de la route remonter sur leur moto et se mettre devant et derrière moi, la moto balai vient se mettre a coté de moi, il me dit « bravo c’est bien !!! Tu as une garde rapprochée pour toi maintenant ». Un moment magique, où j’ai été acclamé pas les spectateurs mais aussi pas tout ceux qui courait, j’ai eu et j’ai encore les larmes aux yeux de raconter ce moment. Un moment inoubliable. J’arrive enfin, j’arrête le vélo, je pose le pied par terre. Un bénévole me dit : « bravo, c’est super, c’était dur, tu crois que tu peux courir ? »
Ben tiens oui je vais essayer et on verra. Une autre bénévole me dit : « Tu as le temps il est 5h, tu as jusqu’à minuit. » ; j’arrive à mon emplacement , j’enlève le casque , mes chaussures, je commence à enlever mon cuissard et là un arbitre me dit NON en me montrant les simili tentes…une autre arbitre me demande ce que j’ai en dessous ….euh une grosse culette (un shorty…le cerveau n’était déjà plus irrigué), elle me laisse du coup me changer, arrive le t-shirt…je l’a regarde car du coup je ne savais plus. Je peux être en brassière. OK no problème. Je retrouve à côté de moi, le monsieur (un papi) qui m’a doublé et laissé la moto balai. On s’échange 2/3 mots. Il boite beaucoup mais part pour la cap. Une fois changé, running au pied, je prends un gel et c’est partie. Je sors du parc à vélo. Il reste 42kms.

CAP :
Je suis suivi par une organisatrice sur 50m qui scanne mon dossard et qui dit « The last, the last ». Je sais, je sais, je suis la dernier… pas pour longtemps je repasse devant le papi. Il y a 2,5kms entre chaque ravito, ma ligne de conduite à tenir sera de courir entre ces ravitos et de prendre mon temps au ravito pour bien m’alimenter. Je commence arrive la longue et interminable ligne droite le long de la route, il fait chaud, le soleil tape encore bien. Je me sens bien, je regarde ma montre 6, 35 du kilo. Carynette faut pas s’emballer. J’arrive au 1er ravito, je prends banane et eau. J’alternerais avec des oranges. Je gouterai aussi au bouillon et à la fin je prendrais des bretzel, c trop sec je ferais descendre tout ça avec un verre d’eau. Une fois reparti je garde ma ligne de conduite, je repasse devant le parc à vélo, le village où il y a la finish line et là au virage qui vois je Mon homme, il finit son 1er tour. Trop contente, on se prend dans les bras, on s’embrasse, les gens autour sourient. On discute un peu pour savoir comment ça va. Je lui raconte un peu mes péripéties à vélo et lui me dit on va finir ensemble j’ai des problèmes de bide, je n’avance plus. On repart chacun de son côté. Super contente d’avoir croisé mon homme mais inquiète pour lui. Je continue, au ravito suivant je me fais doubler par Thierry qui me dit qu’il a des crampes. J’arrive dans le centre-ville de Thun, sur une grande ligne droite en allée /retour au bord de l’eau. L’envie de marché commence à me trotter dans la tête. Arrive un petit tape cul ou je marche mais je repars de suite. Ravito suivant, je me rafraîchis et d’un coup j’entends ALLEZ CARYNETTE. C’est mon frangin, je fais quelque pas en arrière pour le rejoindre. Trop contente de le croiser. Je lui dis : Tu en es où, il me montre sa montre et je vois 38…putain il a fini. Trop content, il repart. Dans ma tête, je calcule son temps et je suis trop heureuse de voir qu’il est dans le temps qu’il s’était fixé. Je continue, suis toujours qu’à mon premier tour. En me rapprochant du village IM je recroise mon Mick, on prend le temps de s’embrasser de parler un peu. Ça remet du baume au cœur, et qu’est ce que l’on en a besoin. Je passe devant le village et la finish line, plus que 2 tours, suis dans les temps. Le 2eme tour sera plutôt calme, mais plus dur, je vais commencer à marcher entre les ravitos et avoir du mal à m’alimenter, je vais avoir plusieurs haut de cœur. A la fin du 2eme tour en arrivant pratiquement au village, mon frère est là dans la nuit, rhabillé, il est au téléphone avec les enfants Chloé, Karl et Raphael, ils m’encouragent me crient allez maman, allez Carine. C’est super. Je dis à mon frère, je dois commencer le 3eme tour avant 22h30 c’est la barrière horaire. Il me dit mais c bon tu as le temps. Chloé au téléphone me dit selon les prévisions sur le tracker si tu continus comme ca, tu arrives à 23h. Un bon coup de booste, je passe devant la finish line, les gens m’applaudissent, m’encourage et là je leur dis j’ai encore un tour, j’en ai les larmes aux yeux encore une fois. Dernier tour, j’y suis presque. J’arrive au niveau du parc à vélo au ravito, il diminue a vu d’œil et leur demande même s’ils seront encore là quand je repasserais car je suis la dernière. Et là ils me disent, non il y a des gens derrière encore. Je suis vraiment étonnée. Une bénévole me donnera une frontale, j’arrive à la méga ligne droite interminable et je double une fille, on s’encourage, c top, on est dans la même galère. Le coin dans la forêt et le long du lac à la frontale sera légèrement glock, nuit noire, pas un bruit…jamais je n’y serais allée en temps normal toute seule. Le 3eme tour se fera encore plus en marchand, il y aura encore quelques supporters et pendant 5 min je discuterais anglais avec un vélo suiveur, c dur après 15h de course de parler anglais. Sur la dernière ligne droite, j‘entends au loin, « Allez Carine, Allez mon p’tit fomme, c ça qui est bon là, putain c top mon cœur ». Mon cœur et mon frère m’attendent à quelques mètres de la finish line. Suis trop heureuse, un peu perdue. Ils me disent ne court pas, on va le long de la finish line laisse nous le temps d’y arriver. Du coup je fais les quelques mètres en marchant. Au virage enfin je prends LA FINIH LINE, c’est énorme, il y a du monde malgré l’heure tardive, je marche je profite, les gens tapent sur les pancartes pour faire du bruit, une première personne me tend la main, je lui tape ..puis une autre encore une autre, je ne vois même pas mon homme et à peine mon frère qui me filme. Je suis dans une autre galaxie. Le sourire aux lèvres, j’arrive sous l’arche en criant tout ce que je peux, on me passe la médaille au cou et j’entends. YOU ARE A IRON MAN.
Ce fut une très longue journée, j’ai vu le soleil se lever et se coucher. J’ai eu des moments de doutes mais on oublie tout lorsque l’on passe cette finish line. Je sais maintenant pourquoi j’ai fait cette longue prépa, cette journée restera gravée à tout jamais. Je ne remercierai jamais assez mon homme et mon frère avec qui j’ai passé ce weekend inoubliable, qui se sont inquiétés pour moi tout au long de cette journée.
Je voudrais remercier :
–Mon Coach Polo, pour le temps passer à faire mes entrainements, ta patience à m’écouter tous les dimanches et à répondre à mes sms, à revoir certains entrainements suite à mon état de forme, à me rassurer dans les moments de doutes. Tout simplement, à avoir été présent durant 8 mois dans ma vie, la finish line est en grande partie grâce à toi.
–Ma copine Laetitia, qui a toujours était là, qui m’a accompagné lors de mes entrainements, qui a toujours eu confiance en moi.
–Ma famille, mes parents, ma sœur, belle-sœur et beau-frère, même si on n’était pas tout le temps d’accord, je sais que c’étaient parce que vous vous inquiétiez pour moi.
–Mon frère, Sébastien, avec qui je fais tous mes 1ers, qu’est-ce que l’on en a fait, merci pour tes conseils, tu es mon modèle et j’adore passer ces moments où l’on parle de sport ensemble rien que nous 2.
–Mes enfants, Karl, Raphaël et Chloé pour leur patiente, les journées seules à la maison parce que l’on était Mick et moi sur nos vélos. Leur investissement dans les taches de la maison pendant ces longs mois de préparation.
-Et enfin mon homme : ce n’était pas gagné de faire un IRON MAN ensemble, mais on a réussi, on n’a jamais été autant complice, à faire nos entrainements vélo, cap et natation, toujours l’un et l’autre, toujours à discuter, à avoir un sujet de conversation. Merci pour ta patience, il t’en a fallu, tu vas enfin retrouver ta petite femme. Tu es mon IRONMAN et je t’aime.
J’oubliais merci aussi à tous ceux qui auront lu ce récit jusqu’au bout, il est long mais 2 ans de préparation et un Ironman ça ne se raconte pas en 3 lignes.
ANYTHING IS POSSIBLE