Mars 2013 : Steve HERVE
Nom : HERVE
Prénom : Steve
Surnom : Bab
Taille :1m76
Poids : Entre 66 (octobre 2012) et 73 (mars 2013)
Catégorie : S3
Métier : http://www.youtube.com/watch?v=QLTiklrlG00
Sport d’origine : Triathlon !!!
Nombre d’années de pratique du triathlon : Depuis 1991, avec 5 ans d’interruption
Nombre d’années au sein du TCA : 22 ans officieusement et à peu près 16 officiellement car avant les jeunes étaient licenciés uniquement en UNSS… et moins 4 d’interruption pendant mes études
Records personnels : Je ne suis pas trop adeptes des records chronométriques par contre j’aime bien les records un peu exotique. A titre d’exemple :
– Séance de 5h de Home trainer / 2*3h de Home trainer (dans la même journée)
– Entrainement de Multi-enchainement de 5h
– 2 duathlons dans la même journée / 2 triathlons dans la même journée (SP/CD)
En fait j’aime bien les records chronométriques mais uniquement les records internes du TCA des épreuves LD : Embrun, Nice,…
Tu aimes : Dans notre sport: les entrainements au seuil et longs, les pancartes, le home trainer, les ascensions de déclivité moyenne et régulière, l’intox
Plus généralement : les repas conviviaux entre amis, le rhum, chanter dans ma douche, bricoler
Tu n’aime pas : Dans notre sport: les entrainements à VMA dans toutes les disciplines, les étirements, le drafting, les ascensions à forte pente, 2 jours passés sans sport
Plus généralement : hypocrisie, les choux dans toutes ces déclinaisons (bruxelles, fleur, rouge,…)
Un sportif : Jaja (cf. plus bas) & Mark Allen
Une émission : En ce moment TPMP (Touche pas à mon Poste – Cyril Hanouna – D8)
Un livre : NON… pas le temps car pas adapté sur le home trainer !
Un plat : Les lasagnes FINDUS ! 😉 J’adore manger tous les plats et plus particulièrement sucré/salé!!!
Un CD : Miramont de Guyenne en 1996 mon premier CD ! 😉 Plus sérieusement, l’album de MUSE très bon pour l’entrainement d’ailleurs avec des titres évocateurs : « The race », « Follow me »
Un film : Ironman ! 😉 Trop facile… pas vraiment de film en particulier mais très cinéfile… logique quand on passe beaucoup de nuits dans son garage !!!
Une passion : Triathlon et depuis peu le bricolage !
1/Les débuts dans le triathlon :
-Comment as-tu découvert le triathlon ?
Interdiction de mes parents de quitter l’école le mercredi après-midi après les cours ! J’ai été contraint et forcé de pratiquer une activité sportive proposée par les enseignants du collège d’Andrésy. J’ai suivi les copains. Ces derniers avaient opté pour un certain Alain Beucherie proposant la découverte du triathlon. Pourquoi pas…
-Peux-tu nous parler de tes débuts dans ce sport ?
Au début ce fut très laborieux… Premier triathlon en 1991 à Andrésy avec le parc à vélo sur le parvis de la piscine… En mode VTT, chaussure montante de basket car c’était la mode du moment. Casque à boudin, chaussettes jusqu’au genou… le style !
Je me suis investi assez rapidement dans ce sport : achat d’un vélo décathlon, casque dur… et j’étais surtout tiré vers le haut par la première équipe jeune du collège qui avait 2 ans d’avance.
Puis quelques résultats intéressants sur la fin des années collège avec notre titre de vice-champion de France. Nous avons été deux du club a intégré le lycée du Technoparc (Poissy) en section sport études de Triathlon.
A la fin de lycée, il fallait faire un choix stratégique pour l’orientation. Cédric a fait le choix de se lancer dans une « carrière » de sportif. J’ai fait l’autre choix de privilégier mes études.
-Pourquoi avoir choisi le TCA ?
Comme une évidence à la sortie du collège puisque j’échangeais déjà avec beaucoup d’adhérents le dimanche sur le vélo. Comme plusieurs jeunes du club, j’ai tenté l’expérience de partir une année à Poissy croyant que je côtoierai l’élite… C’était également plus simple car cette année j’étais encore à la section Sport Etudes et je m’entrainais principalement avec Poissy.
-Ton rôle au sein du club ?
Accessoirement Vice-Président mais aussi fouteur de troubles dans le peloton le dimanche et également adepte des commentaires acérés (Dixit Mr Lantoine).
-Peux-tu nous présenter ton palmarès ?
Ce serait trop long… 😉 Je n’ai pas véritablement pas de palmarès en termes de place mais plutôt en termes de participation sur des épreuves « importantes » :
– 5 participations aux Championnats de France Jeunes (Vice-Champion de France par équipe en 1995 et 14 en individuel cette même année)
– 2 participations aux Championnats de France CD (Amateurs)
– 1 participation aux Championnats de France LD (Elite)
– 1 participation aux Championnats du Monde Ironman (Amateurs)
…. Et finalement à quel palmarès peut-on prétendre lorsqu’on sait qu’un certain Frédéric Belaubre était présent à tous les triathlons en jeunes auxquels j’ai participé. J’ai tout de même un souvenir d’un triathlon VTT à Andrésy auquel j’avais terminé 3ème et donc sur le podium à côté de lui.
2/ Hawaii :
-Quand la qualification à l’Ironman d’Hawaii est-elle devenue une ambition ?
En réalité, ce n’était pas une réelle ambition. En 2008, après l’ironman d’Embrun, je n’ai pas forcément pris conscience de mes aptitudes pour ce format de course. C’était mon premier Ironman et j’ai couru avec de l’appréhension.
Le déclic s’est vraiment fait à l’arrivée de Nice en 2009. Je termine 32ème au scratch et 5ème dans ma catégorie… je rate la qualification pour Hawaii pour 3’ ! Dès lors je me suis dit que c’était possible.
-Comment-as-tu réagis lorsque tu as appris que tu étais qualifié pour Kona ?
Pour être honnête, je suis passé de la joie à la détresse puis au bonheur total. Tout d’abord, la nuit a été très difficile. Le lundi midi après la course, je me dirige vers l’affichage officiel des résultats et les slots associés pour Hawaii. Je suis 6ème de ma catégorie avec 6 slots prévus. On se regarde avec Alex et on se prend dans les bras. Cependant, il faut encore attendre 14h pour avoir la cérémonie des slots et se faire « convoquer » pour récupérer le fameux sésame ! Nous décidons d’aller manger sans trop se projeter sur l’éventuel voyage.
Alex arrive quelques minutes avant moi pour la cérémonie. Et là elle m’annonce une mauvaise qui n’en était pas une ! Les responsables du chronométrage ont identifiés des actes de tricherie et ont décidés de réviser le nombre de slots. La catégorie 30-35 est également affectée et réduit au nom de 5 ! « Merde c’est pas possible »… j’ai tout simplement envie de pleurer…
Toutes les catégories sont appelées les unes après les autres en commençant par les plus anciens. La cérémonie du « Roll down » est simple. Ils appellent les qualifiés les uns après les autres. Si tu es là tu prends directement ta place en payant immédiatement les droits d’inscription (en espèce) pour Hawaii, si tu n’es pas là, ils t’appellent 3 fois avant de redonner ta place au suivant. D’ailleurs, j’ai été transpercé par un vétéran arrivé 10min trop tard. Il perd son sésame après plus de 10ans d’attente !
Enfin, c’est le moment de ma catégorie. Le premier est appelé, puis le second, puis le troisième. C’est alors que mon sonne mon téléphone. Mes amis venus me voir la veille m’appelle pour connaitre les résultats. Je suis presque aux bords des larmes. Puis c’est le quatrième qui arrive son tour. Je suis en train de me liquéfier sur place. Le cinquième est alors appelé mais rien ne se passe. Il est rare d’attendre plusieurs appels pour se lever… il se passe quelques chose… deuxième appel… je suis prêt à bondir… 3ème appel : Roll down !!! Je suis prêt à exploser mais il faut encore d’attendre mon nom qui arrive dans la foulée !
Voilà comment on passe de la détresse au bonheur total en une fraction de seconde…Pour quelques anecdotes, j’ai fait abstraction de mes deux poteaux d’après course pour traverser, en sprint, la place et aller retirer les droits d’inscription
Autre anecdote, c’est Alain que j’ai appelé en premier après réception du slot
-Comment ont réagi tes proches ?
Alex et les enfants étaient avec moi donc ils ont vécu mon bonheur en direct. Ensuite, j’ai reçu énormément de messages de félicitations de mes proches et moins proches.
-Peux-tu nous raconter brièvement ton périple hawaiien ?
« Brièvement » Je ne sais pas faire ça… Bien joué Kevin tu as trouvé le moyen d’accélérer mon CR d’Hawaii (bien vu Steve 😉 ). J’avais déjà fini de le rédiger avant de revenir en France… Malheureusement, je n’ai pas pris le temps de le rendre aussi joli… Par conséquent, je vous délivre le récit brut de mon épreuve (sans image et remerciements).
Etant donné le caractère peu commun de cette course, je vais tenter de vous faire un résumé de ce séjour pour vous faire partager l’aspect mythique de cette course tant au niveau de l’organisation que du déroulement.
Après une semaine d’adaptation sur l’archipel hawaiienne, l’adaptation physiologique n’a pas été trop difficile hormis la chaleur. Le rythme de vie sur l’île est très matinal car le soleil se lève très tôt (vers 5h30) et se couche très tôt également (vers 17h30). Du coup, nous avons rapidement adopté le rythme de se coucher tôt et de se lever tôt. Bon choix stratégique pour préparer le réveil matinal de la course prévu à 3h45 !
J’ai récupéré mon package sportif le mercredi quasiment à l’ouverture de l’enregistrement. Déjà sur cette partie d’organisation, c’est une multitude de bénévoles présents pour escorter les athlètes sur les différentes étapes successives pour récupérer le dossard et le traditionnel sac de course offert.
Du jeudi au samedi, la ville de Kona va être rythmée par le déroulement de l’Ironman. Et bien qu’on puisse penser que les locaux soit blasés de vivre cet événement tous les ans, ce n’est pas du tout le cas et au contraire c’est l’effervescence ascendante au fil de jours. Déjà, il faut souligner que la ville de Kona est relativement apprêtée à la vie sportive ; à titre d’exemple, sur Ali Drive comme sur les axes principaux, les pistes cyclables (ou bandes d’arrêts d’urgence) font quasiment la même largeur que la voie de circulation.
Durant ces deux jours, tous les exposants spécialisés du triathlon se sont donnés rendez-vous à Kona. Qu’ils soient spécialisés dans le textile, dans les produits énergétiques ou dans le matériel, ils sont tous présents. D’ailleurs, Thierry, je suis allé sur le stand Cervélo et j’ai enfin discuté avec ton beau-frère qui est fort sympathique.
Le village des exposants donne l’occasion de croiser toutes les stars récentes ou moins qui ont écrites l’histoire de l’Ironman d’Hawaii en passant de Mark Allen, Paul Newby-Fraser,… jusqu’à évidemment Chris McCormack et Caroline Steffen. Tous sans exception se prête au jeu des photos, des autographes,… d’ailleurs à ce petit jeu, la plus enjouée est encore Chrissie Wellington, toujours aussi radieuse que ce soit pendant ou avant l’épreuve.
Du coup, je suis comme un enfant qui découvre DisneyLand pour la première fois ! A la limite du torticolis ne sachant pas où donner de la tête. Je traverse le village des exposants et je récupère des goodies en quantité : gels et autres barres énergétiques, visières, t-shirts,… (il faut bien rentabiliser le voyage !;-). D’ailleurs, grâce à Arnaud, j’ai également eu la chance de récupérer un casque aéro qui manquait à ma panoplie de triathlète.
Vendredi après-midi, le dépôt du vélo dans le parc est possible entre 14h30 et 17h30. Après une semi-sieste tranquille en début d’après-midi, un petit coup de pression s’installe puisqu’en préparant mon vélo, je perce malencontreusement une cartouche de CO2. Il est vrai que j’appréhendais beaucoup sur cette course de vivre un incident mécanique ne me permettant pas de terminer. Du coup, Alex et nos amis (amis déjà venus à Nice qui avaient dit en rigolant à l’époque qu’ils nous accompagneraient à Hawaii si j’obtenais la qualif ! ;-)) sont partis chercher des cartouches et une bombe anti-crevaison.
Horreur quand ils reviennent, je m’aperçois que le matos choisit ne correspond pas à mon équipement : la cartouche de CO2 ne se visse pas dans ma pompe. Forcément, je fais des bonds dans tout l’appartement. Ils repartent en catastrophe changer le matériel. Nous nous rejoignons aux abords du parc à vélo pour terminer la préparation : scotch des gels, accrochage de la bombe,.. pour cette course j’ai opté pour 4 bidons de peur de manquer d’eau mon talon d’achille !!! Le vélo est considérablement alourdi mais je ne veux pas prendre le risque de me déshydrater.
J’entre dans le parc à 17h15 !!! Pas besoin de faire la queue car le parc est plein… je suis encore un peu dans l’excitation du timing serré du coup je ne réalise pas complètement… le parc est complet de vélo tous plus beaux les uns que les autres. Un bénévole m’accompagne personnellement dans tout mon cheminement dans le parc pour déposer le vélo et les sacs. La pression retombe et je profite de ce moment magique d’être tout seul dans le parc. Je prépare mon vélo minutieusement et pars déposer mes sacs en prenant soin de mémoriser leur endroit.
La dernière nuit n’est jamais la meilleure ! Au réveil, à 3h45, le stress de la course est maintenant bel et bien présent. Le rituel s’opère : gatosport, passage par les toilettes une première fois et même une deuxième ! Contrairement à Nice, tout le monde s’est levé aux aurores pour m’accompagner en voiture jusqu’à l’entrée du parc. Dans la voiture, je suis dans ma bulle avec la musique dans les oreilles. A l’arrivée sur le site et avant de sortir de la voiture, je ne peux contenir quelques larmes en prenant Alex dans mes bras. Un dernier bisou à tout le monde et c’est parti pour une journée de folie.
Un nombre incalculable de bénévoles sont présents. La première tente est destinée au marquage avec des sections par tranches de dossards. Ce moment devenu presque insignifiant maintenant sur un triathlon classique redevient magique à Hawaii ; deux personnes se présentent à moi pour me marquer au « fer rouge » sur les bras à l’aide de tampons trempés dans l’encre.
La seconde section propose de la vaseline en quantité importante ainsi que de l’eau et la possibilité aux athlètes de laisser leur dernier sac avant d’aller à l’eau. En fait ce long cheminement a commencé depuis le parking et les jardins de l’hotel Kamehameha aux bords du Pier. Les bénévoles sont présents tout au long du cheminement et encouragent tous les athlètes malgré l’heure matinale.
Je traverse toutes les sections pour rejoindre le parc à vélo et n’échappe pas à un shooting du célèbre Thierry Sourbier d’Onlinetri. Puis je file dans le parc pour remplir mes gourdes d’eau fraiche. Je profite une nouvelle fois de contempler ce parc impressionnant. Arrivé assez tôt dans le parc il n’y a pas encore foule et j’ai l’occasion d’échanger quelques mots avec Linda Guinoiseau. Elle prend le départ de son troisième Hawaii et son expérience est précieuse. Je suis impressionné de l’entendre me dire qu’elle part avec un gel et une gourde ! En effet, cette dernière m’indiquant que les ravitos sont assez présents et consistants elle ne se surcharge pas de poids inutile. Quelle chance d’avoir des intestins à toute épreuve je lui réponds ! Personnellement, je ne peux pas me permettre d’ingurgiter ces « saloperies » de Powerbar.
Les derniers réglages du vélo sont fin prêts, je retrouve Arnaud (Guibert), Jérome (Joussemet) et Yann (Rocheteau) pour sortir du parc. Toutefois, je leur fausse compagnie car ces derniers sont tous à la recherche de toilettes !!! Je décide d’aller rapidement voir mes proches mais sans succès !
Du coup, je me rapproche de la descente sur le Pier pour assister au départ des pros donné 30minutes avant. Tout d’un coup, le silence fait place dans Kona et nous sommes gratifiés du chant de l’hymne national américain par un chanteur local. J’ai des frissons tellement c’est palpitant et stimulant à la fois !
J’aperçois Jérôme rentrer dans l’eau du coup je le suis immédiatement. Il ferait un bon poisson pilote si j’arrivais à la suivre (2’ de mieux que moi à Nice). Par contre, on s’est mis un peu tôt à l’eau puisque nous avons dû rester statiques pendant au moins 25’ au milieu de l’eau. Ce temps ne m’a pas paru très long puisque je contemplais l’effervescence sur le bord de la plage ainsi que l’entrée des athlètes dans l’eau. L’eau est bien évidemment très bonne aux alentours de 27° ! Par contre, nous sommes en première ligne pour le départ au contact des planchistes qui délimitent la ligne virtuelle du départ. Encore un phénomène qu’on ne peut pas voir qu’à Hawaii, le passage d’un homme grenouille équipée d’une caméra sous-marine à qui ne je manque pas de faire le signe distinctif du surfer hawaïen (à surveiller sur Eurosport peut-être !)
Le départ est imminent et à 7h le coup de canon est donné. La machine à laver se met en route et forcément ça bastonne étant donné la densité des athlètes présents. Au bout de 50m à peine, j’ai déjà perdu le contact de Jérôme… Nous étions placé au milieu donc peut-être un peu plus de baston mais j’aime bien ça… je pars sur un bon rythme mais il y a pas mal de vent et un bon clapotis ne permettant pas de glisser parfaitement. Le parcours natation est assez simple puisqu’il s’agit d’un aller-retour. Le rythme est plutôt bon mais pas très rapide. Je constate qu’il n’y a pas une multitude d’athlète devant… la sortie de l’eau se fait en 1h tout pile. Lorsque je regarde ma montre je suis un peu déçu mais au regardes des conditions climatiques, il s’avère que le temps est plutôt correct.
Passage sous les douches… récupération de mon sac vélo… passage sous les tentes… je retire ma combi TYR et prends le seul objet présent dans mon sac : mes lunettes vélo ! Transition rapide et direction le parc pour aller chercher le spad.
Une nouvelle fois la magie s’opère à la sortie du parc lorsqu’on grimpe la première partie de la célèbre montée de Palani Road. Mes proches sont présents et donnent de la voix. C’est très grisant et le plaisir est intense. Une première toute petite boucle en aller-retour de 5-6 km est réalisée avant de revenir sur Palani Road devant le public. Au premier demi-tour, je constate que j’ai environ 2-3min de retard sur Jérôme.
Puis, nous remontons sur Palani Road sur la non moins célèbre « QueenK » pour ce qui va être le plus aller-retour vélo de ma vie sur plus de 85 km jusqu’à Hawi ! Le début du vélo se réalise avec le vent dans le dos à des vitesses supérieures à 45km/h. Encore une fois, je réalise qu’il s’agit d’un championnat du monde car ça bombarde. Par contre, je constate qu’il y a tout de même pas mal de drafting et tous les athlètes ne sont pas tous disciplinés surtout que les arbitres ne sont pas très sévères malgré plusieurs cas de figure très caractérisés. D’ailleurs, je me ferai notamment doublé dans le premier quart du parcours par un athlète français, que je ne nommerai pas, qui avait tendance à se retourner pour surveiller la présence de la patrouille plutôt que d’être concentrer sur son effort…
Je profite pleinement de l’aller jusqu’à Hawi et notamment des paysages proposés et des fils indiennes de vélo sur les longues lignes droites… Je me sépare assez rapidement d’une de mes gourdes arrière pour me délester un peu… effectivement, Linda avait raison sur la présence des nombreux ravitaillements d’eau fraiche sur le parcours. Inutile de conserver mon bidon qui lui chauffe derrière mes fesses au fil des kilomètres. Je conserverai un peu plus longtemps mon second bidon derrière dans lequel j’avais préparé une mixture malto/hydrixir. A chaque ravitaillement, je prends systématiquement de l’eau pour m’asperger et remplir mon bidon aéro.
La fin du parcours aller est rendu très difficile avec le vent qui a tourné et nous montons péniblement l’ascension vers Hawi à une vitesse proche des 15-20km/h tellement le vent souffle fort. Toutefois, l’allure est bonne et au demi-tour je constate que j’ai repris un peu de temps sur Jérôme. Les indicateurs sont au vert, bien hydraté et bien alimenté, j’attaque la descente avec le vent dans le dos… Je n’arrive pas à rester au « contact » des mecs avec mon développement de 52*11. Je mouline tellement ça descend bien et le vent souffle assez fort !!!
Malheureusement, à peu près au moment, où je passe le panneau 100km, la machine alors si bien huilée commence à s’enrayer ! Tout d’un coup, mon dos me fait atrocement souffrir et la position aéro devient de plus en plus insoutenable. Les choses ne vont pas aller en s’améliorant car toute la fin du parcours est réalisée avec le vent de face et donc la position aéro est quasi obligatoire… Ma vitesse est très sérieusement altérée et je me fais beaucoup doubler sans pouvoir rien faire… Au 120ème km c’est Laurent Jalabert qui me double puis au 140ème km c’est au tour d’Arnaud. Pour être honnête je ne suis pas doublé mais littéralement déposé tant la différence de vitesse est importante. Le fait d’être doubler par Arnaud va être dur psychologiquement. Impuissant devant ma douleur et ma détresse du moment, je suis très déçu de pas pouvoir me battre à armes égales mais je dois faire avec. Il est écrit que chaque Ironman réserve son lot de surprise imprévue et cette fois c’est le dos… Je ne baisse pas les bras pour autant car je pense que cette douleur disparaitra lors du marathon.. Il me vient une bonne idée un peu trop tardive que de m’asperger d’eau froide la bas du dos pour tenter d’anesthésier un peu la douleur. Le processus fonctionne un peu et je peux reprendre le prolongateur un peu plus longtemps. Je réitère donc la chose jusqu’à la fin du parcours. Sur la fin du parcours, j’arrive tout de même à faire bonne figure car les dernières portions sont plus vallonnées et venteuses du coup je peux relancer sur le cintre et reprendre certains concurrents.
Je pose le vélo en 5h14 en compagnie de Fabrice Houzelle (ancien champion du monde amateur français à Hawaii). Le fait de me retrouver avec lui me booste un peu mais je suis tout de même déçu car je voulais battre mon temps vélo de Zurich de 5h07 qui était parfaitement à ma portée sans ces douleurs dans le dos !
La descente du vélo est douloureuse essentiellement pour le dos mais les jambes répondent et l’état général est assez bon malgré un peu de déception. Cette dernière transition est un peu plus longue puisque je prends le temps de mettre les chaussettes et les bas de contention.
Dans ma tête, c’est maintenant que mon épreuve commence car ne supportant pas la chaleur, je redoute fortement l’explosion. Autant à Nice, le passage a l’aéroport était ombragé autant à Hawaii, il n’y a pas un seul endroit ombragé et il fait 10° de plus !!! A la sortie du parc, le même instant magique que lors de la sortie vélo. Des supporters partout aux abords de la route pour remonter Palani Road. Je me permets même une pause pour embrasser Alexandra. Le parcours présente une première boucle de course à pied de 16km aller-retour sur Ali-Drive. Dès le premier ravitaillement, je remplis ma kiwami d’éponges dans le coup et sur le torse. Tout au long de la course à pied, je laisserai ces éponges positionnées de telle manière qu’à chaque ravitaillement, je m’arroserai pour imbiber les éponges et ainsi atténuer la température de mon corps.
Au départ de la course à pied, je me fais doubler par Guillaume Gillodts (Top 15 à Nice). Doubler juste avant par Fabrice puis maintenant Guillaume me fait dire que cette course est tout de même particulière ! Du coup, je pars dans le même état d’esprit qu’à Nice et fidèle à mon habitude, sur une allure aux sensations sans me soucier d’un éventuel coup de barre ! Je pars en me disant que pourquoi pas je pourrai rattraper Arnaud. C’est présomptueux car il court plus vite que moi mais il faut tenter et puis comme j’ai été « coupé » dans mon élan en vélo,..
La première boucle se fait à un rythme correct. La chaleur ne me fait pas trop souffrir et à chaque ravitaillement je m’asperge d’eau et je prends du coca et de l’eau. Retour une nouvelle fois sur Palani Road pour la seconde et interminable boucle qui va nous mener vers EnergyLab. La montée sur Palani permet tout de même de recharger les batteries avec tout le fan club présent pour donner de la voix !
Me voilà de nouveau sur la QueenK… Etrangement courir sur une autoroute à perte de vue ne me procure pas les mêmes sensations qu’en vélo !!! C’est maintenant qu’il faut être fort : plus de supporter, plus rien au moins d’un point de ravitaillement à l’autre. A chaque ravitaillement, c’est la fête il y a de la musique, les gens sont enjoués et s’empressent de préparer les gobelets et autres denrées pour les athlètes. Toujours en mode eau + coca + éponges, j’ai rajouté l’option glaçe dans la nuque avec les éponges car il fait vraiment chaud. Jusqu’au demi-tour vers Energy Lab, l’allure est plutôt correcte mais je commence à marcher de plus en plus uniquement sur les points de ravitaillement. Je croise Jérôme qui a l’air facile, puis Jaja et Arnaud. Je sais que je ne les rattraperai plus mais je sais maintenant que j’irai au bout de cette course magique.
Au 30ème km, je sens que le dos commence à tirer un peu. J’ai alors très peur de la tournure de cette fin de marathon. Il me vient alors l’idée de refaire comme un vélo. De manière un peu trop spontanée, au ravitaillement suivant, je prends un verre de glace que je me verse par la nuque dans l’intérieur de la nuque. Oh my god !!!! L’effet recherché n’est pas du tout celui escompté. Les glaçons me descendent directement dans les fesses sans passer par la case dos. Me voilà maintenant avec une nouvelle peur que de réveiller subrepticement mes intestins pour une grosse pause technique si vous voyez ce que je veux dire !!!!
Heureusement, rien ne se passe ni pour le dos, ni dans les intestins et tout revient dans l’ordre. Le retour après EnergyLab est terrible mais la ligne d’arrivée se rapproche de plus en plus et il n’est pas question de flancher. Les derniers ravitaillements en mode marche se transforme même en arrêt rapide. L’affichage était principalement réalisé en miles et en km juste pour les dizaines. Dans les derniers miles, j’ai dû faire halluciner un mec quand je lui ai demandé combien de miles faisait le marathon : « Is it 24 or 26 miles ? ». Evidemment, au fond de moi, je connaissais la réponse mais j’aurai préféré qu’il dise 24 !
Plus que deux miles, soit environ 3,5km, et je double Raoul Lavaut (vainqueur de mon groupe d’âge à Nice) carbonisé qui marche. Je tente de le remotiver mais il est cuit et il finira peu de temps après moi. Me voilà dans le dernier miles à l’approche de redescendre Palani Road. Je croise Steve Defoor qui m’encourage à profiter à partir de maintenant. Pour info, Steve a dû renoncer à courir l’épreuve car il a fait un anévrisme dans l’avion pour venir à Hawaii !!! Voilà donc que je me mets à épiloguer tout seul sur son cas et tout mon parcours pour en arriver là. Quelques gars me doublent à fond dans le final mais je suis dans ma bulle et je profite un maximum du final. Final qui est fait de telle manière que l’arrivée est toute simplement magique. On arpente une rue parallèle avant de redescendre sur AliDrive pour les 600 derniers mètres. Tous les gens sont aux abords de la route pour célébrer l’arrivée de chaque concurrent. Je passe une dernière fois devant mes proches qui me tendent un drapeau tricolore.
A l’arrivée, je partage un moment convivial dans le ravitaillement final avec Cyril Viennot, Jérémy Jurkewiez, Laurent Jalabert !!!
Retour vers les proches avec une bonne bière d’après course avant de tomber de sommeil ! Les jours suivants n’auront pas été de tout repos car ils ont été destinés à visiter l’île du nord au sud et d’est en ouest… enfin, si la possibilité s’offre encore à moi j’essaierai de retenter la qualif… mais dans quelques années.
3/ 2013 et après :
– Le retour à la vie normale a-t-il été facile à gérer ?
Non bien au contraire. Et pour être tout à fait honnête, je ne suis pas encore redescendu !
-Comment se passe l’entrainement depuis ?
Comment se passe quoi ? 😉 C’est une catastrophe : je nage plus vraiment. Je cours assez régulièrement et je roule très périodiquement.
– Tes objectifs pour 2013 ?
Partager ! Je me suis entrainé assez seul l’an dernier et j’ai besoin de partager avec le club. Du coup Belfort bien évidemment mais le temps passe vite et je ne suis pas certain que l’état de forme soit au rendez-vous. Je vais peut-être miser sur une seconde partie de saison…
-Quelles épreuves te font maintenant rêver ?
Mon rêve est principalement de courir la plupart des ironman de la planète ! J’aspire pas forcément à des records chronométrique mais à réaliser de nouvelles expériences et nouveaux objectifs comme du Trail par exemple.
– Comment te vois-tu dans 10ans ?
Je me vois toujours faire du triathlon… peut-être bien au TCA si je suis toujours dans la région IDF. Un objectif sera tout de même une nouvelle tentative de qualif pour Hawaii avec l’ambition de terminer dans les 100 premiers et surtout emmener mes enfants qui reste le seul et unique regret de notre voyage.
-Pour ou contre le port de chaussettes en dessous des tongs ?
Pour bien sur et surtout les tongs avec la ficelle entre les deux premiers orteils : c’est la classe internationale !!! 😉