⚡Compte rendu de Course : le Half Ironman Varsovie de Coach Robert⚡

Le Coach de course à pieds du Triath’Club d’Andrésy , Robert, nous partage son super compte-rendu de course de A à Z : de sa prepa, aux objectifs, en pensant par la course bien sûr… jusqu’au précieux sésame décroché : le slot pour la Finale des Championnats du Monde IronMan 70.3 💪💪💪

A lire et savourer, et encore plus quand on connait la joie de vivre de Robert !

« GOAL

Les championnats du monde half Ironman tombent cette année à St George, dans l’Utah, USA.

L’une des plus belle zone de la planète (bien entendu chacun ses goûts, mais tout de même faut le voir).

Le plus bel état des États Unis, au cœur des plus beaux parc nationaux. Il y a 5 ans je l’ai sillonné en camping car en famille, j’y suis retourné avec un copain pour courir un Ultra trail. J’y ai rencontré l’un de mes meilleurs amis.

Je rêve tout naturellement d’y retourner.

En terme de paysages, pour un triathlon, je pense qu’il est dans le trio de tête. Le voyage en entier permet de passer de superbes vacances en incluant une méga fiesta à Las Vegas.

Cerise sur la gâteau, la compétition est pile au milieu des vacances de la Toussaint, on pourrait donc partir en famille. Encore faut il pouvoir se qualifier, on peut toujours rêver.

C’est donc devenu mon objectif de l’année.

LE PLAN

J’ai fixé le half de Lanzarote en mars pour démarrer la saison puis Majorque en mai pour monter en régime, puis le half de Varsovie pour performer.

Mon gros point faible reste le vélo. Je roule donc un peu plus depuis le début de l’année.

A Lanzarote les meilleurs m’ont mis 20mn en vélo, à Majorque plus que 15mn.

A Majorque, je fais une course décevante, sans effort, sans rouler, sans nager, et très lent en cap. Impossible de faire monter le cardio au delà de 165 , signe d’une grosse fatigue.

Bon c’était 48h après 2 semaines de vacances en Pologne à trop manger, trop gras, sans entraînement.

Cette course moyenne fait naître quand même de sérieux doutes sur mes capacités à me qualifier. Je savais que je l’avais dans les jambes mais peut être pas pour cette année.

CHANGEMENT

Si on stagne, si on doute, il faut changer des paramètres dans notre routine.

J’ai décidé de faire appel à un coach. Chose qui m’a toujours parue stupide sachant que je peux seul me faire mes plans d’entraînement, et je sais ce que je dois améliorer en priorité.

J’ai tenté quand même, j’ai appelé Arnaud Selukov, on s’était croisé sur plusieurs courses, on a sympathisé, il a été champion du monde Ironman.

Forcément il allait m’apprendre des choses.

On s’est engagé sur un mois. Il me prépare un plan d’entraînement hebdomadaire (que j’adaptais légèrement), on échange presque tous les 3jours.

A posteriori sa contribution a été énorme, non pas que j’ai appris en contenu, mais j’ai mis beaucoup plus de discipline. Pour la première fois de ma vie j’ai fait du volume, pour la première fois j’ai dépassé 6h d’entraînement par semaine.

Je suis anti volume, je préfère de loin les entraînements ciblés sur nos propres défauts. Néanmoins, un volume minium d’entraînements (ciblés) est indispensable.

Arnaud m’a poussé pour atteindre ce minimum.

COMBI

Avant la course je décide d’acheter une nouvelle combi. J’utilisais auparavant l’orca predator (le haut de gamme de la marque), c’est une vraie déception. Après 4 courses c’est une passoire, déchirée de partout, et je ne sais même pas comment. Trop fragile.

J’opte pour Deboer, hors de prix, mais c’est la combi de Frodeno, parait il très bien. En plus Arnaud peut les avoir 20% moins cher, je n’ai pas le temps de comparer tous les modèles, j’achète.

LE MENTAL

Pour cette course, je me disais : si je nage en 31mn, si je roule à 38kmh et si cours en 4’ alors j’aurais ma chance pour la qualif…..

Si si si.

Beaucoup trop de « si ».

Si on se limite à être moyen, on peut s’attarder sur des hypothèses.

Être fort c’est enlever les « si ».

Être fort, avoir un mental de champion, c’est sortir du doute et entrer dans la certitude qu’on va y arriver.

J’ai donc changé d’approche mentale.

Je ne me disais plus « si je nage bien » mais « je vais nager bien » ….

À Varsovie, dans mon pays natal, pour la course de l’année , devant mon frère, j’allais donc « bien nager, rouler à 38kmh, et courir à 15kmh »!

LA COURSE

La natation est excentrée à environ 1h du T2, dans un lac artificiel.

La natation est relativement lente, le sas le plus rapide indique moins de 33mn. Je me place dans ce sas rapide avec l’intention de nager dans les pieds d’une flèche plutôt que d’avoir à slalomer pour dépasser les nageurs plus lents.

Je nage, mais c’est la première fois avec cette nouvelle combi, quelle erreur, et première fois de l’année que je nage en eau douce cette année. Je n’ai aucun repère, mes mouvements de bras sont quelconques. En piscine je commençais tout juste à nager assez vite (pour mon niveau), mais nager avec une nouvelle combi et en eau libre nécessite une phase d’adaptation.

Je me sens lent, normal, je n’ai pas de bonnes sensations. Inconsciemment à mi parcours j’ai les cuisses qui brûlent, forcément pour compenser cette impression de lenteur je force plus sur les jambes. Encore une erreur.

Je sors de l’eau en 31mn. Premier objectif atteint.

Le début du parcours vélo est difficile pour moi, je n’arrive pas à prendre de la vitesse, je suis à 37km de moyenne alors que la veille j’ai fait la reconnaissance de ce parcours en short et tee shirt et j’étais plus à 40kmh sans être à bloc.

Ça démarrait mal. Évidemment cela venait du fait que j’ai forcé en natation.

Quand on est à bloque, les moindres erreurs se payent cher.

La première moitié du parcours, je suis environ 2kmh en dessous des plus rapides. Je roule. Sur le parcours se forment de nombreux pelotons, j’y reste max 5s, le temps de reprendre mon souffle. J’ai de la chance d’être plus rapide, je veux à tout prix éviter une pénalité, j’ai bien appris ma leçon de ma course à Majorque. 🙂 les sanctions tombent pour les autres, un copain coureur a pris une pénalité, dégoûté il a abandonné (pourtant sur le podium à la précédente édition)….

A posteriori, c’est sur cette première partie que je perds 5mn sur les meilleurs de ma catégorie.

Le circuit est sympa, très rapide, mais tout en léger faux plats, avec un peu de vent.

Sur la deuxième partie je sens que la forme revient, je me sens mieux , je fonce, plutôt à 40kmh. Je suis sur les temps des meilleurs.

Au final, j’ai tout donné, 38,2kmh. Second objectif atteint.

Je ne fais que le 50eme temps de ma catégorie, le niveau global des autres concurrents m’épate, mais cette fois ci je ne perds que 5mn sur les meilleurs.

Après la course, ma montre m’indique 165ppm de moyenne, énorme pour le vélo, avec une pointe à 202ppm. Un pic que je n’ai plus touché depuis bien 5 ans, j’ai vraiment pas fait semblant.

Un peu ras le bol (pour être poli) de me prendre des vents en vélo.

J’ai roulé fort.

Pourtant en fin de vélo, je me sens en forme, je savais en arrivant au T2 que j’aurais les jambes pour courir.

En descendant du vélo, je chope une belle crampe au mollet gauche. Ça craint.

La partie course à pied est une succession de faux plats. Il fait chaud, 26C, en pleine ville, avec un taux d’humidité conséquent. Le semi est relativement lent par rapport à d’autres half.

Je commence à courir à 16kmh, mais progressivement les crampes reviennent, dès que j’ai envie de pousser, les crampes apparaissent au mollet gauche puis au droit.

J’ai l’impression de courir sur des œufs. J’adapte ma foulée pour moins solliciter mes mollets. Je ne cours plus en attaquant avec l’avant du pied, j’attaque sur le talon…. Sur les 10 premiers km, je suis presque à 15kmh… à partir du 10km ça se complique.

Mon frère, ma nièce et un petit groupe de supporter devaient venir  m’encourager … je les ai cherchés et pas trouvés . …. En arrivant sur les lieux en Uber, en descendant du taxi, mon frère s’est assez profondément entaillé le mollet en accrochant la carrosserie abîmée … direction les urgences.

Le course est composée de 4 boucles magnifiques dans la plus belle partie de cette capitale, un régal avec une bonne ambiance. La meilleure partie de ce triathlon.

Les deux premières boucles j’arrive à gérer. La troisième est vraiment dure. Je descends souvent à 13,5kmh…. J’aurais pu rester dans cette zone de 13-13,5kmh, presque confortable si j’avais couru normalement….. mais je me suis rappelé que j’avais décidé d’enlever les « si »!!

Je relance , je force, je m’adapte….. je me dis « allez tu finis cette 3eme boucle, ensuite la dernière c’est cadeau, c’est la fin tu lâches les watts !! »…. J’achève donc cette dure troisième et je passe la quatrième, plus de « si », je m’épate à retrouver des passages à 16kmh dans les faux plats montants!…..je cours , je double… sur les 3derniers km, j’ai envie de lâcher les chevaux mais à chaque relance les crampes reviennent et je sens que je suis à la limite, sur le fil raid, en danger d’être stoppé net, foudroyé par les crampes …

Je me limite donc à 15kmh max, tout sur les talons…. Le dernier km est génial , c’est une longue descente et la fameuse ligne droite sur le tapis !! Yeahhhhhh

Je finis en 4h26…. 4’08 de moyenne en cap.

Objectif presque atteint, mais 3eme temps de ma catégorie …

Paradoxalement, en me comparant aux autres, c’est en cap que j’ai été le plus performant, mais c’est là que j’aurais pu faire mieux….

…. Je reste ensuite sur place , un ami, un français expat en Pologne me rejoins pour attaquer la première bière … on attend avec suspens la remise des prix puis l’attribution des slots pour les championnats du monde…..

Mon nom sort de la bouche du speaker !!

J’exulte! Je saute de joie!! 🏆🏆

Petit j’étais bon dernier en sport, filles et garçons confondus…. Alors se qualifier pour un championnat du monde….

Comme je l’avais planifié, dans mon pays natal, pour retrouver une course de rêve en famille et retrouver mon meilleur ami ….

Journée forcément délicieuse.

On ne peut pas toujours gagner dans la vie, il suffit de gagner parfois. »

Merci Robert pour ce partage et un grand BRAVO !

Rdv à Saint Georges avec la trifonction du Triath’Club d’Andrésy 😉

💙🤍💙🤍